mardi 14 septembre 2010

Olivier Marchal, ou la renaissance du polar au cinéma



Le polar fut un genre majeur du cinéma français des années 50 à 70. Puis jusqu'au début des années 2000, on l'oublia, il tomba en désuétude, servi par de mauvais scénarios, avec des flics et des truands caricaturaux.

Il se résuma même au cœur des années 90, au pire. Quelques séries télés peu réalistes, mal réalisées, des histoires mal ficelées,avec des acteurs de seconde zone, jouant à près de 80 barreaux, des commissaires de police, pouah!On avait aussi une gendarmette qui se faisait plus remarquer par sa paire de nichons que par ses qualités d'actrice.

Seuls quelques épisodes, de quelques séries, à la fin des années 90, comme Commissaire Moulin, PJ, Groupe Flag, sauvaient le genre polar.

Pourquoi? Parce que au scénario on retrouvait quelques fois, d'anciens flics comme Simon Michaël, Olivier Marchal, Georges Moréas, Michel Alexandre.

Avec des gars comme ça au scénario, on eu aussi quelques films qui maintenait le polar comme Flag, Les ripoux et surtout L627.

Dans L627, Tavernier prenait le point de vue d'un flic de terrain, décrivait une réalité, celle de la vie d'un groupe des stups, sans moyen, au bord de la rupture et de la bavure, avec les toxicos, les dealers, les balances. Ici dans ce film, Tavernier a voulu nous montrer, la vie qui fut celle de Michel Alexandre, le scénariste, ancien enquêteur des stups de Paris.

On peut considérer que L627, est le premier étage du redémarrage du polar.

Les séries, vont permettre a ces ex-flicards, surtout Olivier Marchal et Michel Alexandre, de se faire la main en écrivant des scénars, en servant de conseillers techniques, en jouant des rôles de flics. Ils vont acquérir de la technique, se faire un style.

Et un jour, ils passent derrière la caméra.

Ces mecs ont un double héritage, celui de leur passé de flic et celui du polar de série noire qu'ils ont lu et relu, vu et revu, qui leur a donné l'envie d'être flic...

Les grands polars des années 50 à 70, du moins ceux adaptés au cinéma avait un point commun avec ceux d'aujourd'hui. Les auteurs, les scénaristes, connaissaient bien le milieu.


Albert Simonin (Touchez pas au grisbi, le Pacha, Le cave se rebiffe, Mélodie en sous sol), a couvert durant ses premières années journalistiques, ce que l'on appelle le fait divers, et ses activités durant l'occupation, lui vaudront 5 ans de taule. Et en taule, qui trouve-t-on?

Alphonse Boudard, (La Métamorphose des Cloportes , Le gang, Flic story), est un ancien résistant et truand, qui fit quelques séjours au ballon.

José Giovanni ( Le Trou , adapté au cinéma par Jacques Becker, Le deuxième souffle par Melville, La scoumoune, Le clan des siciliens, Classe tous risques), fit 11 ans de taule, et fut même condamné à mort. Le roman et le film le trou sont totalement autobiogrpahiques.


Auguste Lebreton, (Razzia sur la chnouf, Du Rififi chez les hommes, le clan des siciliens, Le rouge est mis ) lui fut résistant, bookmaker, petit truand de Saint Ouen.

Roger Borniche fut lui un ancien flic qui arrêta le gang des tractions avant, ce dont il fit plusieurs romans portés au cinéma (Flic story, le gang).

Audiard (le rouge est mis, Maigret tend un piège, La Métamorphose des cloportes etc) lui n' a pas de passé de truand, juste une longue fréquentation du monde de la rue.

Souvent, ces auteurs, ont les retrouvent collaborant. Un a écrit le roman, un autre, l'adaptation cinématographique, un autre les dialogues.

Ainsi les romans de Borniche, sont adaptés par Boudard, La métamorphose des cloportes de Boudard est scénarisée et dialoguée par Audiard, Le Cave se rebiffe d'Albert Simonin est adapté par Audiard, certains romans de Lebreton de la série des Rififi et le Clan des Siciliens, sont adaptés par Giovanni.

Maintenant ceux que l'on retrouve derrière les scénars connaissent bien le milieu et surtout les flics, leur univers, leurs conditions de travail.

Marchal, nous gratifie de polars tendus, noirs avec des flics sur la corde raide. Ambiance glauque...

Et puis chez Marchal, on sent un héritage melvillien. Dans les derniers Melville, L'armée des ombres, Le samourai, Un flic ou Le cercle rouge.

Déjà dans Melville, des flics sur la corde, voir passés de l'autre côté comme Jansen dans le Cercle Rouge. Jansen, nom aussi d'un des personnages de Gangsters, le premier long métrage de Marchal. Coïncidence? On se souvient aussi de Silien, le héros du Doulos, nom d'un personnage de 36, quai des orfèvres. Coïncidence? Surement pas!


Bien sur, Olivier Marchal, a son style. Moi j'aime! J'ai hâte de le voir passé côté truands, ce qu'il a déjà fait comme scénariste et acteur du film éponyme de Frédéric Schoendorffer, et qu'il en train de faire comme réalisateur. J'ai hâte de le voir dans les Lyonnais, que l'on tourne actuellement du côté de … Lyon. Pour ceux qui ont la mémoire courte, ce gang des lyonnais a sévi dans les années 60-70. L'histoire est inspirée de la vie de Momon Vidal, un des chefs.

Le polar est de retour, il est plus noir que jamais.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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