vendredi 21 novembre 2008

Mauvais flashback

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Mauvais flashback


On se rappelle des bons moments d'abord... Après, quelques jours, ce sont les mauvais qui reviennent...


Retour de Sarrailh, juillet 83, début de la nuit, du trou noir.


Sarrailh, pendant ma troisième troisième, j'avais mis les pouces. Ennui, toujours là!


Alors comme j'aimais déjà la sensation du cuir, j'ai fait un long stage chez Max Moulinas, le cordonnier d'Aire sur Adour. Avec Hélène Gachet, l'assistante sociale de Sarrailh, on se renseigne pour que cela débute sur une formation.

Voilà, c'est fait, je suis inscris à la rentée au Centre Technique des Métiers du Cuir à Romans.

A peine rentré, je reçois une lettre de ce centre, disant que je ne serai pas inscris avant 18 mois, suite à une erreur administrative.

Galère, ça commence!


Je reste dans mon optique, alors on cherche un apprentissage, je fais un test et un entretien à la chambre des métiers de Haute Savoie, et on cherche un patron... J'ai contacté tous les cordonniers de la Haute Savoie, tous ceux du Rhône, ou je suis né... Rien, pas un pour prendre un apprenti, par contre une bonne dizaine qui étaient prêt à me céder la boutique.


Côtés amis plus rien.... A Taninges je n'étais plus scolarisé, mes copains eux étaient au pire au lycée à Cluses, voir déjà à Annecy, Chambéry, Grenoble ou Lyon. Donc isolement total.


Côté amis de Sarrailh, seuls deux m'avaient donné de leurs nouvelles Anne, alias Nanou, qui était dans le service de Cappadoro, et Jean Jacques , mon voisin et meilleur ami.

Jean Jacques quelques jours après sa sortie de Sarrailh avait été victime d'un très grave de mobylette, il s'était fait renverser, avait perdu un oeil et se retrouvait dans un fauteuil roulant. Je lui ai répondu, et jamais eu de nouvelles.

Nanou, on a échangé une ou deux lettres, et puis un jour j'ai eu la visite des gendarmes. Nanou avait fugué... Mes vieux ont énormément la visite. Par la suite ma mère ouvrait tous mes courriers, et jetait tout ce qui venait des anciens de Sarrailh...


Ca je ne l'ai su, bien sur que des années plus tard...


Mes parents, à la maison, les insultes étaient quotidiennes, fainéant, bon à rien, j'ai entendu ça des centaines de fois...


Souvent j'ai eu la mauvaise idée, de résister, de ne pas baisser le regard devant mon père qui me hurlait dessus. Là, c'était les gifles, les coups de poings... J'ai failli rendre une fois, mais je n'ai pas pu.

Je n'étais pour rien dans la situation merdeuse. Ce n'était pas de ma faute si tout s'écroulait... Tout.


Peu de gens le savent, mais mon père, fut condamné en 1982 par le tribunal de Bonneville, pour des violences sur mineur. Il avait eu l'excellente idée de mettre plusieurs coups de poings a un gamin de 12 ans qui l'avait heurté dans un escalier sans s'excuser.


J'aime mes parents... Mais eux c'est autre chose... A l 'époque, ils ont pioché une forte somme dans mon Livret d'Epargne.


Souvent je me suis trouvé sur le balcon, chez moi au troisième, pendant l'hiver, avec une envie: celle de sauter...


En attendant de trouver une issue à cet enfer, le seul moyen, ce fut une jeune fille dont j'étais amoureux, et dont je cherchais souvent à croiser le regard, sur le chemin de Mélan... A l'époque, elle n'a jamais su que je l'aimais depuis très longtemps! Elle m'a sauvé la vie, sans le savoir. Merci!


La vie a repris son cours, j'ai pu quitter la maison pour suivre une formation...

J'ai mis dix ans à renaitre après cette destruction.


Il y a quelques jours, j'ai renoué le contact par un site internet avec diverses personnes liées à cette période. Dont la fameuse jeune fille qui s'appelle Bénédicte...


J'avais enterré tout ceci, et tout est remonté. Pris en pleine gueule!

Alors j'ai parlé... J'ai parlé, à une, deux, trois personnes... Et maintenant... à tout le monde!



Erik

1 commentaire:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.