A la lecture de mes textes,
Je me demande si beaucoup d'hommes sont capables de se mettre à nu comme je le fais.
Je me mets à nu, avec, mes désirs, mes sentiments, ma vie.
C'est un jeu dangereux, car je m'expose, et je peux en prendre plein la gueule en retour.
Souvent seules les femmes, sont capables de mettre à nu leurs désirs, leurs envies, leurs besoins de tendresse aussi... C'est du moins ce qui se passe dans notre société contemporaine. Vous trouvez de la poésie sentimentale voir érotique sur un blog, c'est dans neuf cas sur dix une femme qui écrit.
Pourtant les grands poètes du courant romantique au XIX ème siècle mettaient à nus leurs sentiments dans de superbes poèmes.
Est ce que cela fait viril, d'étaler ses désirs, ses sentiments, de s'exposer ainsi, d'être sincère et honnête? Je n'en ai pas l'impression....
A vous mesdames, qui êtes des amies, du réel ou du net, quelques fois des ex, je demande votre avis.
Erik
Lise
J’avais douze ans ; elle en avait bien seize.
Elle était grande, et, moi, j’étais petit.
Pour lui parler le soir plus à mon aise,
Moi, j’attendais que sa mère sortît ;
Puis je venais m’asseoir près de sa chaise
Pour lui parler le soir plus à mon aise.
Que de printemps passés avec leurs fleurs !
Que de feux morts, et que de tombes closes !
Se souvient-on qu’il fut jadis des coeurs ?
Se souvient-on qu’il fut jadis des roses ?
Elle m’aimait. Je l’aimais. Nous étions
Deux purs enfants, deux parfums, deux rayons.
Dieu l’avait faite ange, fée et princesse.
Comme elle était bien plus grande que moi,
Je lui faisais des questions sans cesse
Pour le plaisir de lui dire : Pourquoi ?
Et, par moments, elle évitait, craintive,
Mon oeil rêveur qui la rendait pensive.
Puis j’étalais mon savoir enfantin,
Mes jeux, la balle et la toupie agile ;
J’étais tout fier d’apprendre le latin ;
Je lui montrais mon Phèdre et mon Virgile ;
Je bravais tout ; rien ne me faisait mal ;
Je lui disais : Mon père est général.
Quoiqu’on soit femme, il faut parfois qu’on lise
Dans le latin, qu’on épèle en rêvant ;
Pour lui traduire un verset, à l’église,
Je me penchais sur son livre souvent.
Un ange ouvrait sur nous son aile blanche
Quand nous étions à vêpres le dimanche.
Elle disait de moi : C’est un enfant !
Je l’appelais mademoiselle Lise ;
Pour lui traduire un psaume, bien souvent,
Je me penchais sur son livre à l’église ;
Si bien qu’un jour, vous le vîtes, mon Dieu !
Sa joue en fleur toucha ma lèvre en feu.
Jeunes amours, si vite épanouies,
Vous êtes l’aube et le matin du coeur.
Charmez l’enfant, extases inouïes !
Et, quand le soir vient avec la douleur,
Charmez encor nos âmes éblouies,
Jeunes amours, si vite évanouies !
Mai 1843.
Victor Hugo « les contemplations »
3 commentaires:
Je dirai que les hommes sont d'un naturel à cacher leurs sentiments, de peur de ne pas personnifié le mâle brût et dur qui, suposément, fait fanstasmer toute les femmes. Je trouve cela tout simplement idiot de se parer d'une carapace de pseudo-insensibilité. Je ne crois pas non plus qu'être sincère ou honnête enlève ou atténue quoique ce soit à la masculinité. Même que je pense que l'on pourrait associer ces qualités au courage, et cela, toujours selon moi, est bien mieux qu'un air que l'on peut se donner. Comme vous l'avez dit dans votre message, il n'y a guère beaucoup d'hommes qui se dévoilent ainsi, et je vous admire pour cela.
Inu'
Malheureusement se dévoiler c'est aussi dévoiler ses faiblesses, cela permet aux personnes mal intentionnées, de savoir nous utiliser, puis de nous jeter...
Que faire alors ? S'endurcir, devenir aussi cruel que les autres ?
Moi j'ai choisi, je reste moi et je cesse d'attendre quoi que ce soit des autres...
Tu te souviens : attend toi au pire, tu ne seras jamais déçu ;o)
Bisous
Marine
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