Il y a deux pays ou j'aimerai aller. Pas comme touriste, mais pour six mois, un an.
Ce sont l'Italie et le Brésil. Deux pays qui me font rêver, les seuls.
Deux pays latins, deux pays ou le football est une religion.
Depuis quelques jours, je pense à l'Italie. Encore et toujours.
Enfant, mes parents avaient acheté une encyclopédie Lydis, traduction d'un ouvrage italien. Six volumes, qu'à l'âge de 8 ans j'ai dévoré.
Dans cette encyclopédie, j'apprends que les gaulois de Brennus ont pillé Rome en 390 avant JC, que Rome vainquit Carthage au prix de longues guerres, que la Gaule fut conquise en plusieurs étapes, que Charlemagne vainquit les Lombards et donna au Pape des territoires, qu'au Moyen-Age des cités, des principautés se constituèrent, soutenant pour les uns, pour les autres l'empereur germanique, qu'à la Renaissance, une foule d'artistes, de lettrés, de navigateurs et de savants italiens répandirent culture et connaissance en Europe, que François 1er envahissant l'Italie n'en ramena que de cuisantes défaites et Léonard de Vinci,que les armées de Bonaparte( corse d'origine génoise) écrasèrent les Autrichiens à Arcole, Rivoli,Marengo, qu'un niçois nommé Garibaldi est l'un des pères de l'unité italienne, qu'italiens et français furent alliés durant la première guerre, avant que les italiens nous combattent sans grande conviction en 1940.
Moi dans ma jeunesse, j'habitais un village de Haute Savoie, pays qui jusqu'en 1860, fut un des éléments du duché de Savoie, pays dont les souverains partir à la conquête de l'Italie. Pays dont les liens avec le Piémont italien sont encore assez fort. Et puis il y a une chaine, les Alpes, qui n'est pas une frontière, elle est si facilement traversable, mais un trait d'union entre Piémont et Savoie par lequel les colporteurs ramenaient épices et ferblanterie.
Savoie, Isère ou émigrèrent en force entre 1880 et 1970, de nombreux italiens émigrèrent en France pour y trouver du travail, dans les mines, les usines, l'agriculture. Certains notamment à la fin des années 20 et 30, y vinrent pour des raisons politiques. Il ne faisait pas bon être communiste ou anarchiste, sous le régime de Mussolini.
Beaucoup venaient du Piémont, de Lombardie ,mais aussi de Naples ou de Sicile. Entre 1930 et 1970, la France fut la première terre d’émigration italienne, avec 1,8 millions de personnes.
L'intégration ne fut pas toujours facile, il y eu même des massacres comme à Aigues-Morgues, on parlait des « Macaronis ».
Ce ne fut pas facile. Ils ne parlaient pas bien le français, acceptaient les taches les plus ingrates, pour des salaires inférieurs. Mais, des éléments ont facilité leur intégration. D'abord ils travaillaient dur, ensuite ils étaient catholiques.
Ceux qui s'étaient opposés à Mussolini, vinrent combattre aux côtés des français qu'on appelle de souche, trop rares, dans la Résistance.
Bref, dans mon enfance haut savoyarde, j'entends des noms comme Quartini, Arduini, Liguoro, Melitto, Dalla Santa, Dalla Riva...
Ils sont ce qu'on appelle, « l'autre Italie », composée de gens dont les origines, plus ou moins lointaines sont dans ce pays, et dont quelques fois, ils ont gardé des traditions comme celle de la Pasta.
Et puis, la télé qui a une vocation culturelle à l'époque, nous projette des films italiens de qualité, pas seulement des Don Camillo. Ainsi je découvre, « Main basse sur la ville » de Francesco Rosi, projeté lors d'un Dossier de l'écran, « La dolce vita » de Fellini, « Une journée particulière » ou Gina Lollobrigida dans « Fanfan la Tulipe » ou dans « Les aventures de Pinocchio », de Comenicini que l'on nous passe souvent à Noël. Et j'aime ce que je vois.
Quand je vois des images de Rome, Venise, Florence, Pise, j'aime ce que je vois. Quand je parle avec des italiens, j'aime ce que j'entends.
Aussi au collège, en deuxième langue je prends italien, et si j'avais eu le choix pour la première langue, c'est ce que j'aurais choisi aussi. Là, deux des professeur que j'ai sont italiennes. Là première dont je ne me souviens plus du nom, était du genre Claudia Cardinale, ce qui ne fit que renforcer mon intérêt pour l'Italie...La deuxième, s'appelait Martini.
Et puis, tous ces noms italiens Quartini, Arduini, Liguoro, Melitto, Dalla Santa, Dalla Riva, auquel j'ajouterai plus tard quelques autres comme Lo Bono, Garofalo, c'est beau, ça chante à mes oreilles. L'italien est la langue du chant, ce n'est pas Verdi ou Caruso qui me contrediront. Chants classiques mais aussi chansons populaires, telles cette chanson des ouvrières agricoles de la plaine du Po.
- Alla mattina appena alzata
- O bella ciao bella ciao bella ciao, ciao,ciao
- Alla mattina appena alzata
- In risaia mi tocca andar
- E fra gli insetti e le zanzare
- O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
- E fra gli insetti e le zanzare
- Un dur lavoro mi tocca far
- Il capo in piedi col suo bastone
- O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
- Il capo in piedi col suo bastone
- E noi curve a lavorar
- O mamma mia o che tormento
- O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
- O mamma mia o che tormento
- Io t'invoco ogni doman
- Ma verrà un giorno che tutte quante
- O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
- Ma verrà un giorno che tutte quante
- Lavoreremo in libertà.
- Le matin, à peine levée
- O bella ciao bella ciao bella ciao, ciao,ciao
- Le matin, à peine levée
- A la rizière je dois aller
- Et entre les insectes et les moustiques
- O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
- Et entre les insectes et les moustiques
- Un dur labeur je dois faire
- Et le chef debout avec son bâton
- O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
- Et le chef debout avec son bâton
- Et nous courbées à travailler
- O Bonne mère quel tourment
- O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
- O Bonne mère quel tourment
- Je t'invoque chaque jour
- Mais tu verras qu'un jour toutes autant que nous sommes
- O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
- Mais il viendra un jour où toutes autant que nous sommes
- Nous travaillerons en liberté.
- Penso che la lingua italiana sia lingua di l' amore. Je t'aime est magnifique en français, mais « Ti amo » est sublime.
Plus tard, quand je suis à Aire sur adour, je découvre les frères Taviani, Bertolucci, et j'ai toujours envie d'en découvrir plus. Alors je me plonge dans les films de Fellini, Antonioni, Visconti ou Scola. J'adore Claudia, Antonella, Monica, Virna, Anna, Alida, Sophia...J'aime Vittorio, Marcello, Gino, Gian Maria, Ugo...
Quelques années plus tard encore, en fac, alors que je reprenais des études en histoire et géographie, en histoire médièvale, à ma prof madame Teyssot, une auvergnate ,e je proposais un exposé sur Pise au XII ème, à mr Daudé professeur de géographie humaine, alors que nous avions le choix entre les pays d'Europe, je pris l'Italie... Dans les deux cas, la meilleure note du TD, 15,5 en histoire, et 19,5 en géographie.
A chaque fois, que je peux échanger avec des italiens, qu'ils soient nés en Italie, comme Gerardo et son frère, ou de « l'autre Italie » comme Anne, c'est du bonheur. Que ce soit pour parler d'Italie ou d'autres sujets, il y a chez ces italiens, un sourire et du coeur.
Un sourire et du coeur, car en fait c'est pour ça que j'aime l'Italie.
Un sourire et du coeur et c'est pour cela que si je vois un match de foot, comme Italie-Espagne, ou Italie-Allemagne, je suis tifosi.
Un sourire et du coeur, c'est ce qu'il y a aussi dans l'architecture, la peinture et la scuplture de la Renaissance.
Un sourire et du coeur, c'est pour cela que j'aime l'Italie.
Il y a aussi des gens que je n'aime pas en Italie, telles Berlusconi, mais nous n'avons pas de critiques à émettre, car notre président n'est pas meilleur.
Mais ce n'est un personnage comme ça qui fera cesser mon amour de l'Italie.
C'est le pays de la beauté et de l'amour.
Et il y a un sourire et du coeur!
L'homme en noir
Texte dédié à Anne et Gerardo, et à tous mes amis italiens, qu'ils soient nés là-bas, ou qu'ils soient de « l'autre Italie ».
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