mercredi 5 mai 2010

Sentir un homme

Se sentir un homme.


Il est quelques fois difficile, quand on est comme moi célibataire, de se sentir un homme.

C'est difficile de se sentir un homme, quand on n’a pas de femme à tenir dans ses bras, à qui faire l'amour.

C'est dur, on se sent inutile.

Et puis on se pose des questions. Pourquoi suis-je seul, pourquoi ne plais-je pas, pourquoi suis-je si timide etc.

Ben oui, je suis timide, mal à l'aise, emprunté, maladroit, mais aussi tendre, sincère, gentil... Trop gentil. Odieux, quelques fois aussi.


Samedi une vieille amie lyonnaise m'annonce, que sur la route des vacances, elle pourrait venir passer une soirée chez moi.

Imaginez ma joie!

Joie qui a de multiples raisons:

Joie, parce que ce sera une soirée que je ne passerai pas seul.

Joie, parce que je ne l'ai pas vue depuis deux ans.

Joie, parce que c'est une superbe blonde, portant allègrement sa cinquantaine.

Joie, parce que c'est une vraie amie, une de celles qui est là dans les coups durs.

Joie, parce que je sais qu'elle aime faire l'amour avec moi.

Depuis un an, elle est divorcée, a perdu confiance en les hommes à cause du manque d'honnêteté de son ex. Résultat, depuis aucun homme ne l'avait touchée depuis, alors qu'avant, il lui fallait faire l'amour au moins trois fois par jour. Scandaleux, non?


Des caresses, on avait en avait besoin tous les deux. Maintenant savoir à l'avance, jusqu'où nous irions. Impossible! Si elle a envie, je sais qu'elle le fera savoir. Si elle n'en a pas envie, un de nous deux dormira dans le canapé.


Alors, quand elle est arrivée à 17 heures, alors que je finissais le ménage, ben on s'est serrés longuement dans les bras. On a discuté, on a mangé des pâtes au saumon, du mesclun, un bout de fromage, puis on s'est choisi un vieux film américain de Capra, « Arsenic et vieilles dentelles ».

Là, sur la banquette, elle s'est allongée sur mes genoux, j'ai posé ma main droite sur son ventre, ma main gauche sous sa nuque.

C'est comme cela qu'on s'est retrouvé dans un lit, faisant doucement l'amour.

C'était long, et c'était bon.

Le meilleur, n'était pas l'éphémère jouissance de deux être. Le meilleur, c'était, les caresses, le bonheur d'être ensemble. Bonheur fugace, bonheur sans lendemain.

Parce ce que le bonheur, c'est d'avoir une femme dans ses bras... Pas lui faire l'amour, non simplement l'avoir dans ses bras...


L'homme en noir



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